Le N° 5 du journal gratuit de Barriol est sorti en octobre (tirage 1 500 ex.). L’équipe de l’Espace Familial de Vie (E.F.V., site : http://efv-arles.org) annonce la fin de la parution annuelle du journal sous la forme d’un magazine papier. Elle reconnaît « ses difficultés à susciter l’intérêt de la population à s’exprimer librement sur ses préoccupations et sur son quartier en général. ». Cependant, l’équipe ne ferme pas complètement la porte : « N’oubliez pas que ce projet en suspens pourrait devenir l’affaire de tous. Alors, suite au prochain numéro ? A vous de décider… ». Ce dernier tirage est riche en informations de toutes sortes, peut être trop riche en textes pour une population qui a perdu ou n’a jamais eu le goût de lire, préférant de loin l’attrait des images. Il présente sur une pleine page notre association et notre journal. Il propose également d’autres associations du quartier ou intervenant dans celui-ci et rend compte des nombreuses activités de l’E.F.V. Le périodique donne aussi la parole à Denis Folletete, Président de l’association des Devoirs et des Droits des Locataires des Gradins (A.D.D.L.), qui pointe un découragement des bénévoles associatif face aux dégradations, à la violence, à la délinquance. Le reportage : «Voyage au pays de Barriol : mon voisin est-il un autre moi ? » regrette que la diversité culturelle du quartier (plus de 8 000 habitants d’origines diverses) ne soit pas devenu une richesse pour tous, mais tourne plutôt au repli communautaire.
La mort de ce journal, si elle est avérée, va s’ajouter à la longue liste des journaux (locaux, nationaux, gratuits ou pas) disparus ces dernières années. Bien qu’ils absorbent l’essentiel du marché publicitaire, les quotidiens continuent à perdre des lecteurs. Les médias en ligne ne sont pas rentables. Le système de diffusion de la presse écrite est en crise au point d’envisager le pire : la disparition des kiosques. S’il ne restait à notre disposition que les images TV formatés, nous n’aurions plus le choix de réfléchir, d’analyser, d’approfondir.